Lundi, 2 novembre 2015
"C'est un événement historique, surtout pour notre pays, qui a tant besoin de miséricorde et de réconciliation", a déclaré à la MISNA père Joseph Tanga-Koti, secrétaire général de la Conférence Épiscopale du Centrafrique, en commentant les paroles prononcées par le pape François pendant l'Angélus de dimanche. En effet, celui-ci a formulé le souhait d'ouvrir la première "Porte Sainte" du Jubilé de la Miséricorde à Bangui, pendant sa visite dans le pays du 29 au 30 novembre.

Après avoir exprimé sa solidarité à l'Église, aux autres religions et à toute la nation du Centrafrique, et s'être également référé aux missionnaires comboniens de la paroisse de Notre-Dame-de-Fatima de Bangui, "qui accueillent de nombreux déplacés", le pape François a continué son Angélus en affirmant vouloir ouvrir la Porte Sainte de la cathédrale de la capitale centrafricaine le dimanche 29 novembre, pendant le voyage apostolique qu'il espère pouvoir effectuer dans le pays.

Père Joseph Tanga-Koti  a qualifié l'initiative du pape de "geste fort", en rappelant que l'ouverture de la Porte du Jubilé – qui advient d'ordinaire dans la Basilique de Saint-Pierre, au Vatican - s'effectuera pour la première fois en Afrique. "Le pape reconnaît ainsi la situation en République Centrafricaine, où la vie a perdu toute sa valeur aux yeux d'un grand nombre d'individus, qui n'hésitent pas à tuer des hommes, des femmes et même des enfants. En même temps, c'est une façon pour lui de nous dire que nous ne pouvons pas rester dans un tel état de barbarie, que nous devons envisager l'avenir et que sans Dieu et Sa miséricorde, nous ne retrouverons pas le chemin de la réconciliation", a poursuivi le secrétaire général de la Conférence Épiscopale.

Quant aux mots employés par le pape qui "espère" pouvoir effectuer son voyage au Centrafrique, le religieux n'a aucun doute : "Personne ni dans l'Église ni au gouvernement ne s'attend à ce que ce voyage soit reporté ou annulé. L'arrivée du pape amènera la lumière, fera connaître notre situation et soutiendra le processus de réconciliation". Ce même espoir est partagé par toute la population du pays, où les affrontements entre milices rivales ne cessent pas : au moins six personnes sont mortes dans la capitale Bangui entre jeudi et samedi dans des attaques perpétrées par différents groupes armés. Le pape François a lui-même exprimé sa "vive préoccupation" pour la situation dans le pays.
(MISNA: DM/CN)