Dimanche 12 juin 2022
Depuis le 1er juin 2022, le 19e chapitre général, des missionnaires comboniens du cœur de Jésus (MCCJ) est en cours, à Rome, dans la maison généralice de via Luigi Lilio,80. Habituellement, cet évènement se célèbre à la fin de chaque sexennat, la durée du mandat de l’équipe dirigeante de la congrégation.

Ce dernier aurait dû se dérouler au mois de septembre de l’année passée, après celui de 2015, à cause de la pandémie de covid-19 qui a paralysé l’humanité entière. Hélàs, il n’y a pas de hasard dans l’œuvre de Dieu. Tout concourt au bien pour ceux qui aiment Dieu, dit Saint Paul (Rm. 8-28).

De la droite, le Père Fidèle Katsan Fodagni Kokouvi, supérieur des Comboniens au Tchad, et le Père Léonard Ndjadi Ndjate, supérieur des Comboniens en République Démocratique du Congo.

Le chapitre est un événement important dans la vie d’un institut de vie religieuse jusDe la droite, le Père Fidèle Katsan Fodagni Kokouvi, supérieur des Comboniens au Tchad, et le Père Léonard Ndjadi Ndjate, supérieur des Comboniens en République Démocratique du Congo.qu’en être l’autorité suprême. Il est le moment pendant lequel, une congrégation se réunit à travers ses délégués de droits et élus, pour prier, réfléchir, discernement et orienter la vie de l’institut pour les six années à venir. A cette même occasion, les participants renouvellent complétement ou partiellement ses cinq premiers responsables : le père général et les quatre autres membres qui composent son conseil.

Ce moment constitue, pour les missionnaires comboniens, une réponse à l’invitation que le Seigneur Jésus leur adresse au retour d’une mission d’itinérance qui dure six ans : ‘Venez à l’écart… et reposez-vous’. 

En effet, la complexité, la rudesse et le changement fréquent de la mission les appellent à écouter la sollicitude de Jésus qui les invitent à ‘aller dans un endroit désert pour qu’il se reposent avec Lui et en Lui’. Il n’est pas sans oublier que ces ‘pasteurs à l’odeur de leurs brebis’, dit le pape François, travaillent dans des domaines divers : l’évangélisation dans les paroisses et les missions et les centres y afférents, l’animations missionnaires, les médias, la justice, la paix et l’intégration de la création, la promotion humain, l’éducation, la formation des futurs candidats à la vie comboniennes, etc., des engagements qui épuisent les missionnaires. Aussi, le Maître estime que ses envoyés aient besoin d’une certaine rupture pour faire le plein et répartir pour la mission, renouvelés.

Ce repos n’est pas passif comme d’aucuns le croirait. Il est un moment de replis sur eux-mêmes pour prier et écouter Jésus, le Maître de la mission. Il est un moment d’évaluation et de discernement, une opportunité de se faire vérité et de programmation de la mission sous l’égide de l’Esprit Saint. Il n’est pas un hasard que la cérémonie d’ouverture de ce chapitre ait eu le lieu, le jour même de la célébration de la fête de la pentecôte. Le jour du don de l’Esprit saint aux apôtres et à l’Eglise. Le jour du début de la mission universelle de l’Eglise dans le monde.

Pendant tout un mois, les 76 délégués qui représentent 1460 membres, que compte la famille des missionnaires comboniens du cœur de Jésus, auront le temps de rendre compte et de se raconter la réalité de la mission des Eglises particulières qu’ils servent dans les quatre continents où ils sont présents : Afrique, Asie, Amérique et Europe. Ils vont raconter à Jésus et à leurs confrères : leurs joies, leurs angoisses et leurs peines, mais surtout, ces missionnaires sont porteurs des joies et des peines des peuples qu’ils guident vers Jésus : la ‘vraie vigne’ dans les différents coins du monde.

Aussi, la célébration d’un chapitre ne se fait pas seulement pendant l’unique mois de sa tenue, son étape finale. Au contraire, il se prépare des mois durant avec la participation de tous les membres de l’institut à différents niveaux.

Mais ce mois des rencontres est le moment le plus crucial dans le discernement de la vision missionnaire de l’institut. En effet, pendant ce temps, les délégués passent au peigne fin les besoins, les méthodes, les priorités et les orientations de la mission comboniennes pour le futur. C’est le moment du kairos pendant lequel on se met à l’écoute et de Jésus et du charisme du fondateur (Daniel Comboni).

A ce propos, le thème du chapitre est évocateur : ‘Je suis la vraie vigne, vous êtes les sarments (Jn 15,1-8)’. La mission n’existe qu’en Jésus. Il est celui qui choisit ceux qu’il veut et les envoie pour l’annonce de la venue du royaume. Le missionnaire qui s’attache à Lui ‘la vraie vigne’, porte du fruit. Celui qui s’en sépare, finit par sécher sans porter un quelconque fruit. En outre, les branches d’une vigne sont souvent différentes, mais elles portent les mêmes fruits voulus par le Maître de la vigne.

Un élément important au cours de ce chapitre, est la manifestation de la pentecôte. Des cultures, races, nations et langues différentes ces missionnaires comboniens parlent une seule langue celle de l’amour pour Jésus et la mission, au-delà de leurs diversités. Cet amour unique les pousse à apprendre et à connaître des langues et des cultures nouvelles, si bien qu’aucun d’entre-deux ne parle moins de deux ou trois langues internationales, à la fois. Ce qui facilite la communication et la compréhension dans cette mosaïque culturelle.

Quelle sera l’issue de ce grand forum ? Il est encore tôt d’en prédire les résultats. Néanmoins, l’Esprit Saint guidera ses collaborateurs à trouver les modalités adéquates d’être missionnaires dans un monde liquide et en mutation rapide. ‘Wait and see !’

P. Jean Claude Kobo Badianga, mccj