In Pace Christi

Fr. Lino Cremona naquit le 28 juin 1912, à Venegono Inferiore. Il prononça ses vœux temporaires le 11 février 1933 et ses vœux perpétuels le 6 janvier 1939.

En 1937, il fut envoyé à Tonga, au Sud Soudan, comme employé à la maison, et ensuite, tout en gardant la même charge, il fut affecté à Hélouan, en Egypte, où il resta jusqu'en 1971. Après une année passée dans la NAP, il fut envoyé à Isiro, au Congo, jusqu'en 1980. Successivement il fut de nouveau envoyé à Hélouan où il y resta jusqu'en 2007, année où il fut envoyé à Milano pour raison de santé.

Le P. Lino Spezia, supérieur du Centre des Confrères Malades et Agés de Milano, qui vécut avec lui ces deux dernières années, raconte: “Dans un portrait de Fr. Lino, écrit il y a plusieurs années, je lis: ‘Il posa sa tente à Isiro le 30 novembre 1972. C'est là que je l’ai connu. Un homme de fer, avec un grand magnétisme, un corps modelé par le dur labeur, un visage marqué par soixante années d'intempéries. Malgré son âge, il ne se découragea pas devant les tâches inhumaines qui l'attendaient: installer la mission à partir de rien.

Il trouva également le temps de se consacrer à la peinture, à la sculpture et à la marqueterie. Plusieurs ouvrages gardés à Ste Anne sont un vrai témoignage de son indiscutable talent artistique. Il faut également se rappeler que le travail éducatif que d'autres font ailleurs au milieu des jeunes, Fr. Lino l'avait fait ici, avec trois jeunes zaïrois aspirants comboniens. Avec eux, il a prié, il a travaillé, il s'est mis en chemin, malgré ses soixante ans sonnés.

Chargé en plus de l'accueil des hôtes, il est pour tous l'ami qui, lisant dans leurs yeux, sait saisir ton besoin et devance la réponse. Uniquement tendu vers la réalisation de l’amour dans le service des autres, sans rien demander en échange, sans rien attendre, il est toujours prêt à se mettre silencieusement de côté et à se reconnaître un serviteur inutile’.

Son cœur, dans ces années-là, n'a jamais été effectivement, ici à Milano, mais il était en Egypte et au Congo, les deux provinces qu'il aimait profondément et où il espérait retourner. Pour lui, c'était important de partir… partir pour la mission! Il a cherché la volonté de Dieu dans la prière et dans la mission… parce que là, il était lui-même”.

Le P. Pierino Landonio nous parle de sa seconde période à Hélouân: “Fr. Lino, d'après ses amis, a toujours maintenu cet esprit de concrétisation, de labeur et de l'essentiel qui lui furent propres, même en vivant sa spiritualité de Frère Missionnaire Combonien.

Son atelier, d'où il sortait de tout pour la manutention des lieux de la mission, était également un endroit de rencontre avec des jeunes, des mamans, des enfants, des sœurs et des confrères qui volontiers échangeaient une parole avec lui et lui demandaient conseil devant différentes difficultés de la vie.

En communauté, il était un élément de cohésion, de réconciliation et de fraternité. Il était conscient de la complémentarité, dans la mission, des deux charismes, celui du laïc consacré et celui du prêtre parce que convaincu que chacun devait avoir ses propres compétences, pour donner le maximum à la mission.
Cher Fr. Lino, on pourrait raconter beaucoup de choses sur toi, mais nous voulons nous souvenir de ta longue vie physique et spirituelle. Tu as écrit une partie de l'histoire de nos missions en Egypte et au Congo”.