In Pace Christi

Le P. Nereo était né à Altissimo, dans la province de Vicenza. Il entra chez les Comboniens et tout de suite après la première profession religieuse il fut envoyé en Angleterre, au scolasticat de Sunningdale. Il rentra en Italie en 1955 pour les études théologiques à Venegono Superiore et le 14 mars 1959 il fut ordonné prêtre par l’archevêque de Milan Mgr. Giovanni Battista Montini, le futur pape Paolo VI.“Le jour de son ordination – raconte le P. Angelo D’Apice – il reçut de Dieu non pas un petit bisou, mais une grande accolade.

En effet, tout de suite après la célébration, le Cardinal Montini, en s’adressant aux nouveaux prêtres qui étaient réunis à la sacristie pour le remer-cier, après quelques paroles de salutation, dit: ‘‘Cette nuit Jésus a demandé à l’un d’entre vous un grand sacrifice ; il a porté au ciel sa maman, afin que les Saints du ciel puissent la fêter car son fils Nereo est devenu prêtre ... comme Jésus’. La Messe solennelle de prémices du p. Nereo eut cette note triste : il l’a célébrée pour sa maman”. Tout de suite après, il fut encore envoyé en Angleterre, où il passa trois ans, de 1959 à 1962, pour le service de la formation des garçons au petit séminaire et dans le ministère pastoral.

Voilà ce qu’il a écrit en rappelant ses dix premières années de sacerdoce : « En 1959 on écoutait beaucoup de voix et on faisait tant de projets sur nos affectations. Je fus envoyé à Crema, et cela contrairement à toute attente, mais sans savoir ce que j’aurais eu à faire précisément. Après deux mois d’incertitude, j’ai reçu un premier changement, avec destination l’Angleterre. J’étais vicaire dans une paroisse ; ensuite je fis un examen pour être davantage qualifié. Enfin je fus envoyé à Mirfield pour aider un bon groupe de nos Frères engagés dans la construction du nouveau petit séminaire. De 1960 à 1962 j’ai été enseignant des garçons de Mirfield et j’ai appris aussi à animer des journées mission naires style anglais.

Heureusement à Mirfield il y avait aussi de très chers amis, les PP. Ferracin et Colombo : je passais ainsi ma vie au milieu de vieux amis. Sans penser que les deux allaient devenir en suite des pères maîtres ». « En 1962 – continue le P. Nereo – de manière inattendue, départ pour l’Ouganda : cette fois aussi voyage avec des vieux amis, les PP. Balzarini, Degano et Maffeis. J’ai passé deux mois à Kasaala, en attendant une affectation définitive : on ne peut pas savoir toute de suite où certaines bêtes rares peuvent travailler bien.

Début 1963 je fus affecté au Comboni College de Lira, engagé quotidiennement avec beaucoup d’heures de cours. Après quatre ans, je fus déclaré ... épuisé et qui méritais de revenir à la maison pour reprendre de nouvelles forces ! A la fin de 1967, me voilà encore en Ouganda, où j’ai expérimenté le service de vicaire à Aliwang, de curé à Aboke et encore enseignant à l’école pédagogique du collège “Fatima” de Lira.

L’expérience est une chose qu’il faut vivre personnellement, souvent son prix est élevé. Ainsi on vieillit et on a l’impression de n’avoir rien fait ! Certainement rester dans une mission avec un travail adapté où on pourrait réaliser un programme propre ce serait plus satisfaisant que devoir faire toujours le ‘bouche trous’.

Ce ‘métier’ aujourd’hui n’est pas très aimé, surtout dans les temps modernes où l’on parle de dialogue. Dans la vocation missionnaire, par contre, ce métier aussi est souvent nécessaire et inévitable. Il faut se résigner à recommencer toujours de nouveau. Mais pas de peur ! Et en avant toujours : mieux ainsi que pire ! Cela quand tout est pour le Règne de Dieu ».

Quand il revint en Italie pour des raisons de santé, il alla d’abord à Brescia pendant cinq ans et ensuite à Castel D’Azzano, au Centre Fr. Alfredo Fiorini. Il est décédé à l’hôpital Borgo Trento de Vérone, le 10 octobre 2017.