Vendredi 27 mars 2015
Liberté d’information, promotion de l’égalité des sexes, protection de l’environnement, immigration, défense des peuples et confrontation constructive entre les différentes religions : tels sont certains des thèmes autour desquels s’articulent les débats des conférences tenues à l’université d’El Manar, à Tunis, siège cette année du Forum Social Mondial, qui se déroule ces jours-ci dans la capitale tunisienne. ce serait faux de penser que Tunis est restée paralysée par la peur et les attentats de la semaine dernière”, dit à la MISNA sœur Fernanda Cristinelli, missionnaire combonienne venue à Tunis à l’occasion du Forum : “Cette ville blessée a su réagir et accueillir avec joie cette communauté colorée, pleine d’espoir pour un avenir meilleur”.

 

À gauche sur la photo :
Fernanda Cristinelli,
missionnaire combonienne.

“Je viens de parler avec une militante, marocaine, avec laquelle nous avons parlé d’Islam, de paix et d’émancipation des femmes”, dit à la MISNA sœur Fernanda Cristinelli, missionnaire combonienne venue à Tunis à l’occasion du Forum. “Et elle m’a dit : “Je porte le voile, et c’est un choix libre de ma part. J’espère que ceux qui me parlent vont au-delà du voile et qu’ils arrivent à entendre mes idées et mon cœur”. Car le Forum c’est aussi cela : écouter des réalités différentes, en laissant de côté tout préjugé. Les gens qui viennent ici le font pour se confronter, s’ouvrir aux autres, c’est pour cela qu’il y a de si nombreux jeunes”.

En dépit de l’attentat contre le Musée du Bardo, soldé par la mort de 23 personnes et la projection sur le pays de l’ombre du terrorisme, les participants du Forum n’ont pas renoncé pour autant à se rencontrer. Plus de 70.000 personnes venues du monde entier seront engagées dans des séminaires, des congrès, des événements culturels jusqu’au 28 mars. L’objectif de la rencontre des principaux acteurs sociaux et démocratiques consistera à consolider et élargir les alliances internationales, à préparer le programme des prochaines années et les futures campagnes et mobilisations.

“Par rapport au Forum d’il y a deux ans, organisé cette fois-là encore en Tunisie – raconte également la missionnaire – j’observe une plus grande prise de conscience et attention à certaines dynamiques internes et internationales. Les participants, qui comptent d’innombrables jeunes, sont conscients du fait que le processus entrepris avec ledit Printemps Arabe est loin d’être terminé. Parmi les slogans qu’on entend répéter, on trouve les mots Paix, Liberté et Démocratie, des conquêtes importantes qui doivent être défendues contre ceux qui, dans le monde arabe mais aussi ailleurs, veulent faire revenir en arrière les aiguilles du temps.”

À l’occasion du Forum, un comité représentatif des plus de 4300 organisations non gouvernementales appartenant à 120 pays présents rédigera une Charte internationale pour la lutte contre le terrorisme, signé par les mouvements pour une autre mondialisation.

“Mais ce serait faux de penser que Tunis est restée paralysée par la peur et les attentats de la semaine dernière”, observe encore l’interlocutrice de la MISNA : “Cette ville blessée a su réagir et accueillir avec joie cette communauté colorée, pleine d’espoir pour un avenir meilleur”.
[MISNA: AdL/CN]