Geste de bénédiction ou geste d’opposition? Ces parents qui entourent Jésus portent le souci de leurs enfants et attendent ce geste de protection. Mais les disciples font barrage. Malgré cela, Jésus embrasse ces enfants!

Marc 10, 2-16

Une seule chair

Geste de bénédiction ou geste d’opposition ? Ces parents qui entourent Jésus portent le souci de leurs enfants et attendent ce geste de protection. Mais les disciples font barrage. Malgré cela, Jésus embrasse ces enfants !

Notre relation au Christ passe toujours par notre corps. Nous pouvons accepter d’être touchés et embrassés. Nous risquons aussi de parasiter la rencontre entre le Christ et nos frères.

Quelque chose de semblable se joue dans la liturgie. Loin d’être un échange d’idées, ou un spectacle musical, la liturgie est un corps-à-corps qui s’accomplit dans la communion au Christ.

Deux gestes structurent cette action eucharistique en mobilisant l’ouïe et le toucher. Le Christ nous parle et se fait nourriture. Nous sommes associés à la Pâque du Christ en recevant une parole de lumière et le pain de vie.

Les mots seuls risquent de n’être que fumée et la rencontre des corps peut perdre toute signification. La messe, comme toute la liturgie chrétienne, articule en profondeur la parole et le geste, dans un acte de communication et de communion qui se fait à la hauteur de notre humanité, en nous préparant au Royaume qui vient.

Cette articulation entre promesse et don se déploie particulièrement dans le deuxième récit de la Création (Gn 2, 18-24). Un manque se manifeste et ouvre à l’approfondissement de la communion. C’est la découverte de la femme qui permet à l’homme de parler et de s’unir à elle. Seul l’homme parle et désigne sa femme. Il lui faudra aussi apprendre à écouter la parole qu’elle va prononcer. Nous savons que nous sommes encore en apprentissage dans ce domaine.

Père Luc Forestier, oratorien,
directeur de l’Iséo (Institut catholique de Paris