JOYEUX NOËL
SAINT-SIÈGE
Nomination de Mgr Tesfaye Tadesse Gebresilasie, M.C.C.J.
Le 21 novembre, le Saint-Père a nommé Mgr Tesfaye Tadesse Gebre-silasie, M.C.C.J., évêque auxiliaire de l’archéparchie d’Addis-Abeba (Éthiopie), membre du Dicastère pour les Églises orientales. En tant que Famille Combonienne, nous nous joignons à cette nouvelle avec joie et gratitude, heureux et honorés du service que le Saint-Père lui a confié pour le bien de l’Église universelle. Nous accompagnons Mgr Tesfaye de notre affection, de notre proximité fraternelle et de nos prières, demandant au Seigneur de le soutenir dans sa nouvelle mission.
DIRECTION GÉNÉRALE
Message du Conseil général à l’occasion de la rencontre avec les membres du Comboni Survivors group (GSC)
« Reconnaissants du chemin parcouru »
Gardant précieusement dans nos cœurs les paroles de notre regretté pape François, qui nous rappelait qu’« une véritable rencontre consiste non seulement à se parler, mais aussi à s’écouter avec le cœur », nous sommes profondément reconnaissants du chemin parcouru, à travers une série de rencontres organisées au fil des ans entre les Comboni Survivors’ Group (CSG) au Royaume-Uni et la Direction des Missionnaires comboniens, et qui a culminé avec la rencontre tenue à la résidence de l’archevêque à Westminster le 2 octobre 2025.
Ce cheminement a été marqué, d’une part, par le grand courage dont ont fait preuve les membres du GSC en partageant les douloureuses expériences de leur passé et, d’autre part, par le dévouement de la Direction générale des Missionnaires comboniens qui, au fil des années, a su écouter, répondre et s’engager, pas à pas, en faveur d’un changement significatif. Il convient de souligner à cet égard les conclusions de l’audit indépendant mené en juillet 2025 par la Catholic Safeguarding Standards Agency (CSSA) auprès des missionnaires comboniens en Angleterre et au Pays de Galles et la politique de protection récemment publiée pour tous les missionnaires comboniens, quel que soit leur lieu de présence.
Il est important de préciser que tous les participants ont continué à collaborer avec ouverture, honnêteté et respect, malgré la douloureuse conscience des conséquences durables des abus subis pendant l’enfance et du fardeau qu’ils représentent pour les victimes et leurs familles. Enfin, nous exprimons notre profonde gratitude à Son Excellence le Cardinal Vincent Nichols pour sa sagesse, ses conseils et ses encouragements lors de nos réunions. Concernant la dernière rencontre, il convient de souligner la grande satisfaction personnelle quant au chemin parcouru, l’acceptation d’un passé inchangeable et la conviction qu’un pas en avant vers une plus grande paix intérieure est désormais possible. On a également reconnu la profondeur spirituelle de ce cheminement de guérison, à la fois exigeant et enrichissant – un chemin de solidarité et de compassion partagé par tous ceux qui s’y sont engagés. Pour les missionnaires comboniens, la Direction reste attachée au dialogue et à l’accompagnement pastoral des membres du Groupe des survivants comboniens (GSC), même si, à l’avenir, cet engagement se concentrera sur la Grande-Bretagne, en s’appuyant sur le modèle de communication consolidé mis en place entre le supérieur provincial local et le coordinateur du Groupe des survivants comboniens.
Réunion annuelle du Conseil pour l’Économie à Rome
La réunion annuelle du Conseil pour l’Économie (CpE) s’est tenue à la Maison générale à Rome du 25 au 28 novembre, réunissant les représentants continentaux, les conseillers techniques et l’économat général. La prochaine réunion se tiendra en ligne en janvier 2026.
Dans son discours d’ouverture, le Supérieur général, le Père Luigi Codianni, a exprimé sa gratitude pour le service rendu par les membres du Conseil pour l’économie et a souligné trois priorités pour l’avenir : une gestion économique plus durable au sein des circonscriptions, un investissement accru dans la formation des économes et une préparation adéquate aux conséquences du processus de fusion des circonscriptions en cours au sein de l’Institut. Il a également demandé au CpE d’accompagner les provinces dans cette phase de changement, en veillant à ce que la réorganisation soit transparente et durable sur les plans économique et administratif. Le Père Angelo Giorgetti, économe général, a ainsi résumé les principaux points abordés lors de la discussion : « La situation économique actuelle de l’Institut a été évaluée et les budgets pour 2026 ont été établis ; ils seront soumis à l’approbation du Conseil général. Nous avons ensuite passé en revue les principaux éléments qui sont ressortis de la récente assemblée inter capitulaire concernant l’économie, en particulier les conséquences du processus de fusion. » Nous avons sollicité l’appui du CpE pour traiter les questions techniques qui se poseront. Enfin, nous nous sommes consacrés à l’évaluation et à la planification des programmes de formation en cours : le « Gymnase de l’Économe », les cours dispensés dans les scolasticats et les Centres internationaux de formation pour les Frères (CIF), ainsi que ceux destinés aux nouveaux économes de circonscription.
Le 28 novembre a été marqué par un pèlerinage jubilaire à la basilique Saint-Jean-de-Latran, avec une célébration eucharistique présidée par le père Giulio Albanese, directeur du Bureau des communications sociales et du Bureau de la coopération missionnaire entre les Églises du diocèse de Rome depuis mars 2023.
Œuvre du Rédempteur
Décembre 1er-15 PE 16-31 U
Janvier 1er-15 A 16-31 BR
Intentions de prière
Décembre 2025 : Seigneur Jésus, source de paix, aide-nous à être des missionnaires généreux, à porter ton message d’amour fraternel à ceux qui souffrent, à être des frères pour les nécessiteux et à libérer les opprimés, à l’exemple de saint Daniel Comboni. Prions.
Janvier 2026 : Pour que la Parole de lumière et de vérité continue d’apporter espérance aux hommes et aux femmes de notre temps et qu’elle suscite des jeunes prêts à répondre à l’appel de Dieu et à l’engagement missionnaire. Prions.
Calendrier liturgique combonien
DÉCEMBRE
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3 |
Saint François-Xavier, prêtre, Patron des Missions |
Fête |
Anniversaires importants
DÉCEMBRE
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1 |
Bienheureuse Clémentine Alphonse Anuarite Nengapeta, vierge et martyre |
Congo |
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3 |
Saint François-Xavier, prêtre, Patron des Missions |
Fête, Mozambique, Espagne |
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12 |
Bienheureuse Vierge Marie de Guadalupe, Patronne des Amériques |
Mexique |
BRÉSIL
Retraite et assemblée provinciale
Du 20 au 26 octobre, les membres de la province se sont réunis pour la retraite et l’assemblée provinciale, qui se sont tenues au Centre de convivialité « Mère du Bon Conseil » à Jundiaí (São Paulo). La retraite, animée par le Père Alfredo Gonçalves de la Congrégation des Pères Carlistes (Scalabriniens), s’est déroulée du 20 au 24 octobre. Ces journées de prière intense, marquées par le silence, l’écoute et le partage, s’inspiraient de l’expérience de Jésus de Nazareth. La réflexion s’est concentrée en particulier sur la synthèse entre la « montagne » (l’expérience de la prière comme dialogue avec le Père, pour s’accorder à son dessein), le « chemin » (le service missionnaire auprès des populations les plus marginalisées) et la « table » (la vie de communion fraternelle et de synodalité). La retraite a été très appréciée, notamment pour l’atmosphère de fraternité et la pertinence des réflexions proposées par le Père Alfredinho.
À l’issue de la retraite, l’assemblée provinciale s’est tenue du 24 au 26 octobre. Son ordre du jour comprenait le bilan des trois dernières années, la planification des trois années à venir, l’élection du supérieur provincial et le sondage pour le choix des conseillers provinciaux. Ces journées furent intenses, marquées par de nombreux enjeux importants pour la vie de la province. (Père Raimundo Rocha, mccj)
Forum de la Famille Combonienne sur l’écologie intégrale et la COP30
Du 11 au 18 novembre, 39 représentants de la Famille Combonienne, venus de 15 nations et œuvrant sur quatre continents, se sont réunis à Belém do Pará pour participer au Forum de la Famille Combonienne sur l’écologie intégrale, à l’occasion de la 30e Conférence des Parties (COP30) en Amazonie. Les missionnaires ont participé à divers espaces de rencontre et de discussion institutionnels organisés autour de la COP30, notamment la Cúpula dos Povos et le Centre interreligieux Tapiri. Ils ont également consacré trois jours à travailler ensemble durant le Forum, partageant des moments de spiritualité, présentant des actions d’écologie intégrale menées dans les différentes missions et partageant leurs impressions sur les espaces de la COP30. Ils se sont sentis touchés et interpellés en tant que membres d’une Église « ouverte », alliée aux savoirs ancestraux et scientifiques, dans un dialogue œcuménique et interreligieux qui ouvre les esprits et les cœurs. Ils ont célébré la vie et le témoignage de nombreux martyrs qui ont fait cause commune avec le cri de la terre et des communautés démunies.
Inspirés par le charisme combonien et l’héritage de la doctrine sociale de l’Église, en particulier l’enseignement du pape François et les appels de Laudato Si’, les participants ont renouvelé leur engagement, en tant que Famille combonienne, en faveur de l’écologie intégrale et ont notamment proposé :
L’évaluation globale des participants a été très positive. (Père Raimundo Rocha, MCCJ)
CONGO
Jubilé d’argent de la paroisse Notre-Dame du Bon Secours – Une histoire de grâce et d’espérance
La paroisse Notre-Dame du Bon Secours, située à Bibwa, un quartier de Kinshasa, en République démocratique du Congo, a célébré son jubilé d’argent le 26 octobre 2025. Le thème de cette journée était « Une histoire de grâce et d’espérance ». La célébration eucharistique solennelle a été présidée par le Père Clet-Clay Mamvemba, secrétaire-chancelier et représentant du Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, et concélébrée par une quinzaine de prêtres, en présence de plusieurs centaines de fidèles.
Dans son homélie, le Père Clet-Clay a félicité la communauté paroissiale pour ses progrès et son engagement, et l’a encouragée à poursuivre l’œuvre d’évangélisation avec le même zèle, dans un esprit de communion, dans l’amour du Christ et au service des plus pauvres. Il a également remercié les missionnaires comboniens et les autres congrégations religieuses œuvrant dans la paroisse pour leur engagement missionnaire. Le Père Clet-Clay a ensuite exhorté les chrétiens à vivre le Jubilé en action de grâce pour les merveilles accomplies par le Seigneur au cours de ces 25 années, en suivant un chemin de conversion et de réconciliation parmi les membres de la communauté paroissiale. Enfin, il a exhorté la communauté à envisager l’avenir avec espoir : « Après ces 25 années, tournons-nous vers l’avenir sans crainte et avançons ensemble avec espérance, afin d’améliorer sans cesse la vie de notre paroisse. »
Fondée en tant que communauté chrétienne en 1992 grâce à l’action pastorale des missionnaires xavériens et du clergé local, la paroisse a été officiellement érigée le 22 octobre 2000 et confiée aux missionnaires comboniens. Le premier curé fut le père Antonio Aparicio. En cette date mémorable, Mgr Daniel Landu, de vénérée mémoire, a célébré l’Eucharistie en présence des élèves de l’école locale, des chrétiens de Bibwa, de Wungu et des paroisses voisines : Sainte Angèle, Sainte Lucie, Saint Matthieu et Saint Jacques. Selon le témoignage de Mr Macaire Eyupar, vice-coordinateur du comité d’organisation du jubilé, la communauté a été très satisfaite du travail accompli par les missionnaires comboniens : « Ils sont arrivés ici alors que le lieu était dénué de tout. Le bien qu’ils ont fait à Bibwa est aujourd’hui visible de tous : la construction de l’église et des bâtiments paroissiaux, le soutien à la communauté chrétienne, la construction de l’école, le creusement de puits, la prise en charge des enfants malnutris, et bien d’autres choses encore. »
La paroisse de Bibwa s’est tellement développée qu’elle a donné naissance à trois nouvelles paroisses : Saint-Paul-VI et Bienheureuse Pauline Jaricot, confiées aux missionnaires comboniens, et Saint-Pierre-et-Saint-Paul, confiée au clergé diocésain.
Depuis sa fondation, la communauté paroissiale s’est sentie en chemin, inspirée par les paroles du cardinal Joseph-Albert Malula (1917-1989), de mémoire vénérée : « Votre foi deviendra adulte lorsqu’elle s’exprimera par des actes concrets de charité, soutenus par l’espérance en Dieu, qui ne peut ni se tromper ni nous induire en erreur. Je vous exhorte à participer activement à la vie de vos paroisses, à vivre la communion ecclésiale au sein de vos communautés de base, à participer à la célébration eucharistique, qui est au cœur de toute vie chrétienne authentique, et à accomplir les missions pastorales que notre Mère l’Église vous confie.
Le Père Clet-Clay a invité la communauté paroissiale de Bibwa à répondre avec courage aux nombreux défis qui se présentent à elle : en assurant des infrastructures paroissiales, scolaires et de santé de qualité ; en renforçant le sentiment d’appartenance et de communion ; en pratiquant la synodalité et en donnant la priorité à la formation continue ; en réduisant la pauvreté qui touche la majorité de la population ; et en mettant fin à l’insécurité causée par les jeunes délinquants du quartier (appelés kuluna).
Le Père Séraphin Adobo, curé de la paroisse, est convaincu qu’avec la grâce de Dieu, la communauté saura relever ces défis par la prière et en intensifiant la formation des jeunes et des membres des différents groupes et commissions. La célébration eucharistique s’est conclue par la bénédiction de la nouvelle statue de la Vierge Marie, des nouveaux sanitaires et du nouveau podium, entièrement financés par les contributions des fidèles. (Frère Kakule Silusawa Lwanga, mccj)
PROVINCE ALLEMANDE
130 ans de présence combonienne à Bressanone
La Province germanophone (DSP) des Missionnaires comboniens a célébré le 130e anniversaire de sa présence. À Bressanone-Milland pendant deux jours, les 18 et 19 octobre, en présence du Supérieur général, le Père Luigi Codianni, et du Vicaire général, le Père David Domingues. Une trentaine de personnes de Graz et des environs – où l’institut mène des activités pastorales – se sont jointes aux festivités à l’occasion de leur voyage paroissial au Tyrol du Nord et dans le Haut-Adige.
La célébration de l’anniversaire, le samedi 18 octobre, a eu lieu dans la chapelle de notre maison, où le Père Baumann Reinhold a retracé les 130 ans d’histoire de la présence combonienne à Bressanone. Dans son allocution, il a rappelé comment, à la fin du XIXe siècle, l’Empire austro-hongrois protégeait les missions au Soudan. Lorsque Vérone et Limone sul Garda, ville natale de saint Daniel Combonien, devinrent italiennes en 1866, la monarchie des Habsbourg exprima le vif désir d’implanter sur son territoire, sinon la maison-mère, du moins une filiale importante de l’Institut Combonien.
Jusqu’alors, tous les candidats à la mission – originaires pour la plupart des territoires des empires austro-hongrois et allemand – devaient apprendre l’italien pour étudier la théologie à Vérone. En raison des lois dites jésuites, il était impossible d’établir des communautés religieuses en Allemagne avant la Première Guerre mondiale. Mais le gouvernement impérial de Vienne insista pour que les Comboniens disposent d’un siège plus important dans une ville germanophone.
En mai 1895, un terrain d’environ 14 hectares fut acquis à Milland, aux abords de Bressanone. Les Missionnaires de Milland ayant déjà un siège dans la ville, les missionnaires comboniens furent initialement interdits de recruter des candidats dans le Tyrol du Sud. Par conséquent, nos étudiants venaient principalement de ce qui est aujourd’hui l’Autriche, la Slovénie et l’Allemagne.
Depuis lors, la maison est devenue un important centre de formation missionnaire, comptant en moyenne 65 membres durant ses premières décennies, parmi lesquels des pères, des frères, des scolastiques et des novices. Les deux guerres mondiales ont profondément marqué les confrères germanophones : beaucoup furent mobilisés et ne revinrent plus jamais.
Le point culminant du jubilé fut la messe solennelle bilingue – en allemand et en italien – célébrée le dimanche 19 en l’église paroissiale de Milland, dédiée à saint Joseph Freinademetz. Le supérieur provincial, le père Hubert Josef Grabmann, a présidé la célébration ; l’homélie a été prononcée par le supérieur général, qui a proposé une réflexion sur la mission comme cœur de l’identité combonienne. Parmi les concélébrant, outre le Vicaire Général, se trouvaient les Pères Radol Austine Odhiambo, Conseiller Général, Otii Alir Moses (Graz), Sierra Moreno José Aldo (Afrique du Sud), Weber Franz, et les Pères Donati Tullio (Trente, Italie) et Benedetti Donato (Limone, Italie), témoignant des liens étroits avec la province italienne.
Après la messe, les participants se sont réunis pour un rafraîchissement. Les trois scolastiques de la communauté de formation de Graz — Ilolube Tandir Blondel (CN), Osuna Félix Jesús Daniel (M) et Wairimu Wilson Njoroge (KE) — ainsi qu’un missionnaire laïc combonien ougandais résidant au Tyrol du Sud, avaient préparé des chapatis et des maandazi, apportant une touche africaine à ce moment de partage fraternel, en cette Journée Mondiale des Missions. La célébration revêtait également une signification symbolique : l’église paroissiale de Milland a été consacrée il y a exactement quarante ans, le 19 octobre 1985, dix ans après la béatification de Josef Freinademetz, canonisé en 2003, en même temps que saint Daniel Comboni.
Les deux jours de célébration se sont conclus par un déjeuner communautaire dans la grande salle de la maison des Comboniens, dans une ambiance de chants, de convivialité et de gratitude pour un long engagement missionnaire.
Pour marquer cet anniversaire, Radio Maria Südtirol a diffusé un entretien avec le père Franz Weber sur le thème « La mission, thème fondamental de ma vie ».
Nous adressons nos remerciements particuliers au frère Tremmel Friedbert, à la communauté combonienne de Bressanone-Milland et à tout le personnel pour la préparation, l’organisation et le succès de ces journées de célébration et de partage.
ÉGYPTE/SOUDAN
Visite du supérieur général au Soudan
« Quand on regarde une forêt de loin, on ne voit pas de chemin. C’est en s’approchant qu’on aperçoit une clairière ». C’est en ces termes que Mansour Mahani, notre collaborateur laïc de longue date, originaire d’Omdurman, décrit la réouverture de l’école de garçons Comboni à Masalma, Omdurman, en septembre dernier, malgré toutes les difficultés et les nombreuses craintes. La sagesse contenue dans ces mots décrit parfaitement la visite au Soudan du Supérieur général, le Père Luigi Codianni, qui s’est déroulée du 4 au 21 novembre. La présence du Père Luigi durant cette période troublée de guerre a permis à l’Institut de porter un regard neuf sur le Soudan. Il est arrivé à Port-Soudan le mardi 4 novembre. Jeudi, il a eu l’occasion de visiter le nouveau siège du Collège Combonien des Sciences et Technologies, le lycée, ainsi que certaines de nos écoles en périphérie. Il s’est également entretenu en ligne avec l’évêque auxiliaire de Khartoum, Mgr Daniel Adwok, qui partait pour l’assemblée plénière des évêques à Malakal. L’évêque a exprimé son souhait que les missionnaires comboniens poursuivent leur travail de catéchèse et de pastorale, ainsi que leur engagement envers l’éducation. Il a également souligné l’importance de faire preuve de réalisme en cette période de guerre et a remercié les missionnaires comboniens pour leur témoignage de résilience à Kosti.
Après avoir obtenu (avec un certain retard) les autorisations nécessaires, les supérieurs général et provincial sont partis vendredi 7 pour Atbara afin de rencontrer l’archevêque Michel Didi et de s’informer de la vision de l’Église locale en ces temps difficiles. Le samedi 8, ils poursuivirent leur voyage vers Kosti, où ils arrivèrent le dimanche 9 au matin, à temps pour la messe.
Le Supérieur général a pu visiter les centres paroissiaux et les écoles (notamment Kadugli, le quartier 63, Lea et Goz el-Salam) et fut profondément touché de constater la joie des confrères de Kosti de rester, malgré toutes les difficultés. Même parmi la population, la détermination à aller de l’avant et à ne pas abandonner est palpable.
Après de nouveaux retards dans l’obtention des autorisations, le Supérieur général et le Supérieur provincial partirent le jeudi 13 pour Omdurman, où ils rejoignirent le Père Yousif William et le Père Lorenzo Baccin, qui s’étaient installés à la maison des Missionnaires de la Charité deux semaines auparavant. Le vendredi 14, ils visitèrent Khartoum (le collège Comboni, la Villa Gilda, l’école Saint-François, le cimetière et la cathédrale) et notre maison provinciale à Khartoum Nord. La désolation du centre-ville de Khartoum n’est que timidement interrompue par quelques personnes arpentant les rues désertes ; pourtant, ici et là, on aperçoit des boutiques en réparation et des hommes s’affairant à reconstruire ce qui reste de leurs maisons et de leurs lieux de travail. Notre maison provinciale, sur les rives du Nil, a été rapidement envahie par la végétation, signe supplémentaire de la résilience de la vie et du passage du temps ; toutefois, dans l’ensemble, on peut se réjouir que les bâtiments n’aient subi que des dégâts mineurs. Le samedi 15, les deux ont visité la paroisse de Masalma, qui compte deux écoles. Il était frappant d’entendre comment les enseignants étaient prêts à travailler presque bénévolement pour que les enfants puissent retourner à l’école. Le dimanche 16, les pères ont célébré l’Eucharistie avec la communauté chrétienne de Thaura (îlot 48).
Cette visite nous a permis de comprendre que, pour l’instant, il est préférable de reprendre notre présence à Masalma ; c’est pourquoi nous demandons maintenant à l’archevêque de nommer l’un d’entre nous curé. Nous prévoyons également des travaux d’entretien (principalement la réparation des tôles criblées de balles, puis la restauration de certains murs et meubles, ainsi que le rétablissement de l’électricité et de l’eau).
Le Supérieur Général a conclu sa visite à Port-Soudan par des rencontres individuelles avec les confrères de la communauté et une réunion en ligne avec le conseil provincial et le conseiller général de l’APDESAM. La réflexion sur les perspectives d’avenir a été animée et porteuse d’espoir. Le dernier jour, le Supérieur Général a assisté à la messe au Centre Christ-Roi d’Inqaz, dans la banlieue sud de Port-Soudan, où – grâce notamment à la solidarité de la DSP et de la Province italienne – de nouveaux bâtiments scolaires ont été construits l’an dernier. C’est là aussi un signe d’espoir, car la communauté locale se prépare à redevenir un centre où catéchèse et liturgies pourront être célébrées régulièrement. La guerre au Soudan continue de faire rage, comme nous le rappellent les terribles nouvelles du Darfour. La forêt est dense et, parfois, le chemin peut sembler sombre et impénétrable. Mais, pas à pas, il s’ouvre. (Père Diego Dalle Carbonare, mccj)
EUROPE
Assemblée européenne de formation à Vérone
Du 4 au 7 novembre, l’Assemblée européenne de formation s’est tenue à la Maison-Mère des Missionnaires Comboniens à Vérone, en Italie. Seize missionnaires de douze nationalités y ont participé. Ils sont engagés dans le ministère auprès des jeunes, l’accompagnement des vocations et la formation initiale et continue sur le continent européen.
À l’exception de la Province de Londres, toutes les circonscriptions européennes – Italie, Portugal, Espagne, Allemagne et Pologne – ont envoyé des représentants. Étaient également présents : le Père Elias Sindjialim, Assistant général ; le Père José de Jesús Villaseñor, Secrétaire général pour la formation ; le Père Sylvester Hategek’Imana, de l’équipe centrale pour la formation continue à Rome ; et le Père Fernando Domingues, Supérieur provincial du Portugal et représentant continental pour la formation.
Les discussions ont porté notamment sur la pastorale auprès des jeunes en Europe, la formation permanente (avec l’aide du Père Sylvester Hategek’Imana) et l’accompagnement sur le chemin de la formation et du discernement vocationnel.
« Nous avons évoqué la complexité de ce continent et les difficultés pour rencontrer les jeunes d’aujourd’hui. Cependant, nous sommes aussi animés par l’espoir que le charisme combonien demeurera toujours un grand don pour l’Église et pour la société, y compris en Europe, et par la soif profonde des jeunes d’une spiritualité incarnée et de témoignages de solidarité », a déclaré le Père Stefano Giudici, formateur au scolasticat de Casavatore (Italie). Actuellement, 39 jeunes missionnaires comboniens suivent des cours de théologie en Europe. Originaires pour la plupart d’Afrique, ils sont répartis dans quatre maisons de formation : deux scolasticats – à Casavatore (Italie), avec 16 scolastiques, et à Grenade (Espagne), avec 15 – et deux communautés de formation – à Graz (Autriche), avec 3 scolastiques, et à Maia (Portugal), avec 5. L’Institut combonien compte au total 198 scolastiques.
ITALIE
L’ACSE remercie Sœur Lucia pour son service auprès des migrants à Rome.
Le 8 novembre, affiliés, bénévoles et amis de l’Association combonienne pour le service émigrants et réfugiés (ACSE) se sont réunis au siège de Rome pour dire au revoir à la missionnaire combonienne Sœur Lucia Cacelli lors d’une célébration eucharistique. Après six années de service à l’ACSE, Sœur Lucia a été affectée à une nouvelle mission à la maison-mère de son institut à Vérone. À l’ACSE, Sœur Lucia enseignait l’italien aux migrants et s’impliquait particulièrement dans la distribution de nourriture : chaque jeudi, l’Association distribue environ 100 colis alimentaires aux migrants.
Les personnes présentes à la célébration ont chaleureusement remercié Sœur Lucia pour son généreux engagement au service des migrants et lui ont souhaité un apostolat fructueux à son nouveau poste. À cette occasion, la religieuse qui succédera à Sœur Lucia à l’ACSE a été présentée : Ornella Monti, ancienne missionnaire au Kenya.
Sœur Lucia a œuvré comme missionnaire dans plusieurs pays d’Afrique (notamment en République Centrafricaine, au Congo et au Cameroun) et d’Amérique latine (Mexique, Costa Rica et Guatemala), se consacrant à l’enseignement, à la promotion des femmes, à la formation des catéchistes et à la préparation des candidats comboniens. (Père Venanzio Milani, mccj, président de l’ACSE)
Université de Padoue – Colloque sur le Père Ezéchiel Ramin
Le jeudi 13 novembre 2025, un colloque intitulé « Père Ezéchiel Ramin – Une vie pour les droits de l’homme » s’est tenue au Centre des droits de l’homme « Antonio Papisca » de l’Université de Padoue. Les deux intervenants, le Père Giovanni Munari, compagnon de formation et de mission du Père Ezéchiel au Brésil, et Antonio Ramin, frère d’Ezéchiel, présentés par le Père Gaetano Montresor, presque du même âge qu’Ezéchiel, sont intervenus dans le cadre du cours de relations internationales, à l’invitation du professeur Marco Mascia.
Une centaine de personnes, principalement des jeunes étudiants, ont suivi avec attention et intérêt les riches exposés des deux orateurs. L’émotion était palpable tout au long de la conférence. Le père Munari a présenté un panorama historique bien documenté de la situation sociopolitique du Brésil au cours des soixante dernières années : les gouvernements successifs, les décisions économiques et leurs conséquences sociales dévastatrices pour la population et la région, jusqu’à la grave crise sociale et environnementale de ces dernières années.
C’est dans ce Brésil que le père Ezéchiel Ramín a vécu et travaillé pendant un peu plus d’un an et demi, de janvier 1984 à juillet 1985. Il a été assassiné le 24 juillet 1985, juste après s’être présenté au rendez-vous avec ses assassins, dans un geste de solidarité sincère et courageuse avec les paysans, injustement privés des terres qui leur revenaient de droit.
Antonio Ramín a commencé son récit par une affirmation percutante : « Le père Ezéchiel n’est pas mort. Il a été tué !» Pourquoi a-t-il été tué, et par qui ? Ezéchiel avait choisi de protéger la dignité et la vie des paysans, comme leurs mères, leurs épouses et leurs enfants le lui avaient demandé. Ce choix était le fruit d’un long cheminement qui avait débuté au sein de sa famille, où Ezéchiel avait été imprégné de valeurs civiques et morales, notamment celle de la justice, à laquelle il resterait fidèle jusqu’à son martyre.
Ce n’est qu’au moment tragique de son assassinat que sa famille prit conscience qu’Ezéchiel n’appartenait plus seulement à elle, mais à l’Église et au monde. Arrivé au Brésil, pays immense – la paroisse de Cacoal couvrait une superficie équivalente à celle de la Vénétie –, il embrassa pleinement son rôle de prêtre, suivant le Christ dans cette réalité et relevant d’immenses défis en matière de droits humains, en particulier la défense de la vie et de la justice.
D’après les comptes rendus du procès, chacun des hommes qui l’ont abattu a reçu une somme équivalente à environ 50 euros. La dernière déclaration d’Antonio fut particulièrement pertinente : « Le père Ezechiele parle aujourd’hui plus que de son vivant ».
Une jeune étudiante nommée Catherine a lu des extraits des écrits du Père Ezéchiel, choisis par son frère Fabiano.
La conférence s’est terminée par une intervention de l’avocat Mariano Paolin, ancien notaire-actuaire lors du procès de béatification du diocèse et de la commission rogatoire internationale du tribunal brésilien de Padoue. Après quarante ans de tentatives infructueuses, l’avocat Paolin, avec un confrère brésilien, est parvenu à obtenir le document officiel concernant le terrain où le Père Ezéchiel avait rencontré les paysans et le lieu voisin de son assassinat. Ce document certifie que le Père Ezéchiel n’avait empiété sur aucune propriété privée : le terrain était terrain public.
PÉROU
Cinquantième anniversaire de la paroisse de San Martín de Pangoa
Cette année, la paroisse de San Martín de Pangoa célèbre son cinquantième anniversaire. Située au cœur du Pérou, aux portes de l’Amazonie, elle fait partie du vicariat apostolique de San Ramón. Son territoire, d’une superficie de 6 000 km², s’étend des contreforts orientaux des Andes jusqu’au fleuve Ene.
La zone fut initialement confiée à un prêtre franciscain. Après sa mort tragique dans le fleuve Tambo, elle fut prise en charge pendant 22 ans par la paroisse la plus proche, qui assurait la messe les dimanches et les principales fêtes. Il y a seize ans, elle fut confiée aux missionnaires comboniens.
Ce vaste territoire abrite plusieurs communautés autochtones appartenant aux ethnies Nomatsiguenga et 1. C’est la principale raison pour laquelle la Province combonienne du Pérou a décidé de prendre en charge la mission en 2009, conformément à l’une des priorités continentales : le travail auprès des peuples autochtones.
En réalité, la présence combonienne à Pangoa remonte à 2003, lorsque le père Gianni Pacher, affecté à la communauté voisine de Palca, prit en charge la paroisse pendant six ans et construisit le collège paroissial « San Daniel Comboni », qui accueille aujourd’hui près de 800 élèves. Il commença également à s’occuper de la zone rurale, qui compte plus de 200 communautés autochtones, centres habités et hameaux. Avec l’ouverture officielle de la communauté combonienne, la paroisse s’est développée. De nombreuses chapelles et communautés ont été établies, certaines à plusieurs heures de marche. Depuis lors, 16 missionnaires comboniens ont œuvré à Pangoa, parmi lesquels des prêtres, des frères et des scolastiques engagés dans le service missionnaire.
Il y a trois ans, une nouvelle paroisse a été créée, séparant la zone la plus éloignée, connue sous le nom de Mission d’Alto Río Ene. Le père Pedro Percy Carbonero y a mené son œuvre missionnaire pendant de nombreuses années.
Dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire de sa fondation, une exposition photographique retraçant l’histoire de l’évangélisation sur ces terres, depuis le XVIIe siècle, a été organisée. Un concours de dessin et de peinture a également été organisé en l’honneur du saint patron de la paroisse (saint Martin de Porres), dont la fête est célébrée le 3 novembre, jour principal des festivités, avec une procession et une messe solennelle. L’Eucharistie a été présidée par le père Alfonso Tapia, vicaire général du vicariat, suivie d’un moment de partage fraternel dans la salle paroissiale. Les jours précédents, un récital de chorales, un défilé de personnes costumées en saints et une soirée artistique avaient eu lieu.
Actuellement, trois missionnaires comboniens sont présents à Pangoa : le père Díez Maeso Lorenzo, le père Miąsik Maciej Tomasz et le scolastique Mwaba Mathews. Ils se consacrent au service missionnaire dans la vaste mission, en accordant la priorité aux communautés nomatsiguenga autochtones. Ils s’efforcent constamment d’apprendre leur langue afin de mieux animer les célébrations et de former adéquatement les responsables chrétiens. Un centre de soutien culturel et social pour les communautés autochtones est en construction.
Les premiers fruits concrets de l’évangélisation menée auprès des communautés nomatsiguenga autochtones sont manifestes : on compte déjà un aspirant missionnaire combonien et plusieurs responsables chrétiens ; d’ici la fin de l’année, nous aurons l’ordination d’un diacre permanent. Dans la zone urbaine, nous avons déjà un diacre permanent et plusieurs pasteurs. Des groupes animés par des laïcs engagés qui, dans leur simplicité, persévèrent dans l’espoir de devenir plus nombreux et mieux organisés à l’avenir. Nous nous efforçons de les soutenir au mieux : pour garantir un engagement constant et toujours plus sincère, nous les formons à l’École d’Évangélisation que le vicariat gère pour les ministères laïcs. (Communauté combonienne de Pangoa)
AFRIQUE DU SUD
Visite de l’économe général
Du 11 au 23 novembre 2025, nous avons eu l’honneur d’accueillir pour la première fois l’économe général, le Père Angelo Giorgetti. Durant sa visite, il a collaboré avec le Frère Paulo Felix, économe provincial, pour auditer les comptes provinciaux et a abordé certains problèmes techniques liés au système comptable du siège provincial à Kensington. Il a également rencontré les économes locaux et les membres du secrétariat provincial d’économie de Silverton, Pretoria.
Du 17 au 22 novembre, en compagnie du frère Paulo et du père Jean-Baptiste, supérieur provincial, le père Angelo a animé une formation au scolasticat de Pietermaritzburg sur les thèmes suivants : l’économie et le 19e Chapitre général ; les principes comptables ; la structure juridique et organisationnelle de l’Institut ; le Fonds commun total et les défis de notre système économique. Lors de cette formation, le père Jean-Baptiste a présenté le Code de déontologie et le document relatif à la politique de sauvegarde.
Cette visite a été une occasion précieuse de partage avec l’ensemble de l’Institut. Avec professionnalisme et une grande disponibilité, le père Angelo a sensibilisé la communauté à la gestion responsable des ressources et aux implications économiques de la mission, en s’appuyant sur l’exemple de saint Daniel Comboni.
Nous lui sommes profondément reconnaissants de sa présence et sommes convaincus que son expérience sera très profitable à notre province et à l’avenir de l’Institut. (Père Jean-Baptiste Opargiw et Frère Paulo Félix)
PRIONS POUR NOS DÉFUNTS
LA MÈRE : Bruna, du Père Gianni Gaiga (PE) ; Manzalie Monique, du Père Claude Ondongar (EGSD) ; Maria Auxiliadora, du Père Dunn Álvarez Henry Oswaldo (†) ; Ornella, de frère Alberto Degan (I)
LE PÈRE : Giampietro, du père Fabio Baldan (I) ; Gervais Paluku Kal-wana, du Père Kakule Muvawa Emery-Justin (RDC)
FRÈRE : Antonio, du Frère Domenico Cariolato (I); Juan, du Père Arellano Hernández José (EGSD) ; Giovanni, du Père Lenzi Francesco (I); Gesuino, du Père Serra Teresino (I) et de Sœur Gina Serra (I) ;
LA SŒUR : Carmen Vicente, du Père Serrano Aparici Vicente (E)
GRAND-MÈRE : Paulina, du scolastique Wilson Njoroge (KE)
SŒURS COMBONIENNES : Sœur Gambarin Maria Luigia ; Sœur Stellato Donatina.