In Pace Christi

Rinaldi Ceroni Francesco

Rinaldi Ceroni Francesco
Date de naissance : 13/10/1924
Lieu de naissance : Casola Valsenio
Premiers vœux : 07/10/1942
Vœux perpétuels : 07/10/1947
Date de l’ordination : 06/06/1948
Date du décès : 22/03/2006
Lieu du décès : Verona, Italia

L'avant-dernier de sept frères, Francesco Rinaldi Ceroni venait d'une famille aisée d'agriculteurs d'une vie chrétienne vraiment vécue. Il suffit de penser qu'au moins six membres de la famille, entre frères et cousins, embrassèrent la vie sacerdotale. Parmi lesquels également le P. Antonio, Combonien, le plus jeune frère de Francesco.

Après ses études primaires, Francesco entra au séminaire d'Imola avec le désir de devenir prêtre. Mais déjà, dans son coeur, il ressentait la vocation missionnaire. En effet, ses lectures préférées c'était les revues missionnaires, en particulier “La Nigrizia” et la vie de Comboni du P. Giuseppe Beduschi.

Au cours de ses études secondaires (Francesco avait 14 ans), le P. Stefano Santandrea alla visiter le séminaire d'Imola et parla aux élèves de la vocation missionnaire. Après cette conférence, le jeune Francesco s'approcha du missionnaire en disant qu'il aimerait être missionnaire. Le P. Santandrea lui répondit: “Si Dieu veut, nous nous retrouverons en Afrique”.

En 1940, Francesco entra au noviciat de Firenze où le P. Stefano Patroni était maître de novices. A ses voeux (7 octobre 1942), on lui remit le crucifix de bois dont il s'est servi depuis lors. Il le garda comme une précieuse relique, même si dans toutes ses années de mission, il se cassa plus d'une fois, au point qu'il le faisait tenir ensemble par un fil de fer. A sa mort, il le voulut dans son cercueil.

Le 6 juin 1948, il fut ordonné prêtre à Vérone, dans la chapelle de la Maison Mère, par Mgr. Girolamo Cardinale, évêque de Vérone. Sur une petite image il écrivit son programme: "Pour les âmes, pas d'honneur; pour les âmes, pas d'amour; pour les âmes, pas d'argent”. Et puis il signa: “P. Francesco Rinaldi Ceroni, fils du Sacré Coeur et Missionnaire Combonien”. Nom inusuel en ce temps-là.

De 1948 à 1950, nous le trouvons au Liban pour l'étude de l’arabe, en vue de la mission au Sud Soudan. En janvier 1950, il était à Wau où il rencontra le P. Saturno Stefano Santandrea. Son premier ministère fut celui de second vicaire de la cathédrale de Wau et de secrétaire de Mgr. Eduardo Mason. En même temps, il étudia l'anglais et se consacra corps et âme au ministère parmi la population. Il était renommé pour sa capacité de combiner de nouveaux mariages et de réconcilier ceux qui menaçaient de se dissoudre, à tel point qu'on l'appelait “le père des mariages”.

En 1956, aussitôt après l’indépendance du Soudan, il fut un des premiers à être expulsés, exactement le cinquième. Cela fut pour lui un coup mortel, “une condamnation à mort” comme il le dira. Il obtint de pouvoir s'arrêter au nord, à El Nahud, mais se trouvant dans une ambiance musulmane, il ne put exercer son ministère comme il le désirait et cela le mortifia grandement. Le P. Francesco, en effet, nourrissait une authentique passion pour la mission. Non seulement un amour, mais une vraie passion, et cette passion le portait à être particulièrement zélé, parfois même un peu trop, frôlant l’exagération. Safaris, visites aux chrétiens, catéchèse, sacrements, écoles… le tenaient occupé du matin jusqu'au soir.

De 1957 à 1959 il fut à Rebbio pour les journées missionnaires. En 1959, il demanda d'aller au Sud Brésil dans le diocèse de São Mateus, mais son coeur était toujours en Afrique, dans la mission de première annonce. Entre temps, les Comboniens ouvrirent d'autres missions dans plusieurs pays d'Afrique et le P. Francesco demanda à y être envoyé. En 1968, nous le trouvons au Congo dans la mission de Ndedu où il y resta jusqu'en 1972.

Après une étape en Italie de 1972 à 1974, il revint définitivement en Congo dans la région des Azande, en particulier dans le diocèse de Dungu et plus tard dans celui d'Isiro, mission de Rungu. Il y resta jusqu'en 2005 pour un total de 58 années de vie missionnaire. Des années vécues intensément, toujours en première ligne. Quand il tomba malade, il rentra à Vérone.

Homme de profonde prière, aimant également les formules, il était fidèle à l’oraison personnelle et communautaire. Dans sa mission, les trois membres de la communauté étaient habitués à se lever à 5h30 pour pouvoir faire une heure de méditation avant la messe. Eh bien! tous d’accord, ils décidèrent de se lever à 5 h.00, pour donner une demi-heure de plus à la prière, avant de commencer le travail. Un point fort pour le P. Rinaldi Ceroni, fut l’obéissance à la volonté de Dieu, qui n'excluait pas de longues discussions avec ses supérieurs ni ne se rendait à la première objection, mais voulait arriver au fond des choses; mais, à la fin, l’obéissance avait le dernier mot.

Après avoir appris la maladie qui le porterait à la mort, il écrivit au Supérieur Général: “Aujourd'hui 28 juillet 2005, la Providence de Dieu m'a fait un cadeau. A travers la réponse du Directeur de notre Centre pour Malades, j'ai appris que j'ai une tumeur au pancréas, irréversible. Me voici fixée, par le Bon Dieu, la dernière partie de mon apostolat de ma longue vie de missionnaire jusqu'à présent: que la volonté de Dieu se fasse!”. Il définissait sa maladie comme un cadeau du Seigneur. Puis il ajouta: “Je renouvelle avec toute ma foi ma volonté décisive et irrévocable de mourir dans la Sainte Eglise Catholique dont je me suis toujours senti le fils malgré mes manques et mes nombreux péchés, et de mourir dans cette chère Congrégation des Missionnaires Comboniens. Et je prie le Seigneur pour qu'il use de miséricorde envers moi en ce jour-là, me confiant en la maternelle assistance de Marie”.

Au Congo, il eut beaucoup à souffrir, à cause de son caractère décidé mais surtout à cause des guérilleros: “Dans un guet-apens; ils m'ont pris ma jeep, dans un second ma moto et dans un troisième ma bicyclette. Il m'ont tout pris et m'ont menacé avec leur fusil dans le dos. Je leur ai montré mon crucifix et ils me laissèrent aller”.

Mais il eut aussi des jours de grande joie. Nous nous souvenons quand une jeune soeur Combonienne, qui prononça ses premiers voeux en septembre 2005, vint le trouver à Vérone pour le remercier de sa vocation: elle s'appelait Federica, c'était une enfant de 8 ans quand elle avait écouté une prédication du P. Francesco sur la beauté de la vocation missionnaire. Dans son coeur, elle décida de se faire Combonienne et, quand son rêve se réalisa, elle vint dire son merci au P. Francesco qui, ce jour-là, fut particulièrement heureux parce qu'il y avait quelqu'un qui continuait sa vocation.

D'un caractère toujours gai et optimiste, il n'eut jamais des paroles de tristesse, de pessimisme, de fatigue. Même sur le point de mourir, il se montra serein et heureux de se rencontrer avec le Seigneur qu'il avait fait connaître aux hommes en Afrique et au Brésil. Il expira à 14h22, assisté de l’infirmière Graziella et de Fr. Simone Della Monica. “En cet ultime instant – écrivait Graziella – nous nous sommes donné la main et nous nous sommes dit au revoir… Tandis que je te tenais la main, tu m'as répondu oui à mon invitation à prier, puis ta respiration est devenue de plus en plus faible et c'est ainsi que tu nous as quittés”.

Le P. Francesco avait préparé deux livres de souvenirs missionnaires, l'un en français et un autre en italien, en vue d'une animation missionnaire et de vocation. Ses funérailles, qui se firent juste le jour même dédié aux martyrs missionnaires, eurent lieu à la Maison-Mère, puis son corps ayant été transporté au Dôme d'Imola, où en présence de l'évêque et de nombreux fidèles, s'est tenue une soirée de prière et, le lendemain, ce fut les secondes funérailles. Ces deux cérémonies funèbres ont été une fête, parce que tout le monde sentait qu'ils donnaient leur adieu à un saint. Le P. Francesco a été enseveli dans son pays, dans sa tombe de famille. Lui et son frère, le P. Antonio mort en 1995, sont deux colonnes pour l’Institut Combonien, de vrais missionnaires dans le style de Comboni. Que, du ciel, ils nous obtiennent des vocations de leur calibre!