In Pace Christi

P. Angelo Compri était né à Buttapietra (Vérone) le 4 avril 1929. A la paroisse – raconte-t-il – il était “servant de messe, catéchiste et organiste”. Un jour un missionnaire combonien vint pour la Journée des missions et projeta de petits films sur la situation de l’Afrique. “Voir tout ce monde-là, toute cette misère, et surtout la multitude d’enfants sans baptême me frappa et toucha profondément mon cœur et suscita en moi le désir de faire quelque chose”. Il avait 17 ans et n’avait fait que le CM1. “Le missionnaire me dit que si le Seigneur m’appelait, rien lui était impossible”. Quelques mois après seulement, Angelo entra au séminaire des Comboniens de Padoue, où il acheva l’école moyenne, ensuite, les deux ans de gymnase au séminaire de Brescia.

En 1951, à Florence, il termina son noviciat et fit sa première profession. Il passa ensuite à la Maison mère de Vérone, en achevant le lycée en 1953. Pendant deux ans il fit l’expérience de l’assistant des séminaristes au séminaire de Sulmona (Abruzzes). C’est ensuite qu’il entra à Venegono Superiore pour la théologie. C’est ainsi qu’au terme de 13 ans de formation, le 31 mai 1958 il fut ordonné prêtre à Milan par l’imposition des mains du card. Giovanni Battista Montini, futur pape Paul VI.

P. Angelo brûlait du désir de partir en mission, mais les supérieurs lui confièrent la tâche de vice-recteur du petit séminaire combonien à Sulmona, où il passa quatre ans. Finalement, en 1962, il fut affecté au Brésil où il est resté pendant 50 ans, c’est à dire le reste de sa vie.

En 1970, on lui confia comme curé la ville de Pinheiros, dans le nord de l’Etat d’Espírito Santo, où les comboniens travaillaient dans le diocèse de São Mateus. C’était une paroisse très vaste, avec quarante communautés. Après huit ans il devint administrateur de la paroisse de la ville de Montanha, avec une population en majorité d’origine africaine.

En 1983, il fut nommé curé de la paroisse de Nova Venécia, qui comprenait cent communautés environ, et aussi recteur du séminaire diocésain, qui accueillait des jeunes candidats de 17-18 ans qui se préparaient à entrer au séminaire de philosophie. “Ce fut une expérience bénie du Seigneur. Des 56 jeunes qui firent leur entrée en 10 ans, 15 devinrent des prêtres pour le diocèse”.

En 1995, l’évêque combonien Mgr Aldo Gerna l’appela travailler dans la ville de São Mateus, siège du diocèse. C’était une ville de cent mille habitants environ avec une seule paroisse. L’évêque sentait l’urgence d’en créer une autre, dans la zone la plus pauvre de la ville. C’est ainsi que naquit la paroisse de Santo Antonio, la plus contraignante du travail missionnaire de P. Angelo. Elle avait 45 communautés, jusqu’à une distance de 65 km. En 1997 il pensa à construire un centre pour les nombreux enfants abandonnés. Il démarra avec quelques pièces pour parvenir, plus tard, à construire un centre, appelé Casa Lar (Maison famille), qui soutient des adoptions à l’intérieur et à l’extérieur du Brésil. Plus tard, avec la collaboration de nombreuses personnes au Brésil et en Italie, il put bâtir l’église et le centre paroissial.

P. Angelo en ces années-là il commença à avoir des problèmes de santé. Habitué qu’il était à développer une activité presque frénétique, il dut ralentir son travail. C’est ainsi qu’au début 2008, il fut muté dans la communauté de Guriri, qui se trouvait dans l’autre côté der São Mateus. Un an après il s’arrêta à Milan pendant six mois environ pour se soigner. A son retour au Brésil, il fut affecté à São José do Rio Preto, à 1500 km de distance, où il pouvait trouver une assistance médicale bien plus qualifiée et où il passa deux ans. Il rentra ensuite à Guriri.

Le retour à Guriri, à la maison pour missionnaires âgés, mais tout près de son peuple, l’aida à se rétablir.

Il est mort subitement à cause d’un infarctus le 4 février 2013 à l’hôpital de la ville de São Mateus, où il avait été hospitalisé le soir avant. Il avait eu un malaise pendant le dîner alors qu’il commentait avec les confrères la journée, un dimanche, passé tranquillement en prenant part à une fête de descendants d’italiens.

Après la veillée funèbre à Guriri, la dépouille mortelle a été amenée à l’église de Santo Antonio, la paroisse qu’il avait fondé et centre principal de son activité fiévreuse. Etait présente une grande multitude de gens qui avait entouré le cercueil avec 30 couronnes de fleurs, vidant pratiquement toute la réserve de fleurs de la ville. Le corps a été enterré à Nova Venécia, à 60 km de São Mateus, dans la chapelle des Comboniens.

La Tribuna do Cricaré, le journal de la ville de São Mateus, a dédié à l’événement et à P. Angelo les deux principales pages du jour. (P. Giampiero Baresi)