Le P. Giuseppe Andreon, était déjà étudiant de théologie et diacre au séminaire diocésain de Pordenone, quand, en 1957 il entra au noviciat combonien. Il fut ordonné prêtre en 1959 et tout de suite envoyé à Sunningdale, UK, pour y étudier l’anglais.
En 1960 il partit pour les missions de l’Ouganda. Il y resta pendant vingt-quatre ans, en travaillant dans les missions de Patongo, Anaka, Opit, Pajule, Palabek. Après le cours de renouveau à Rome, qu’il termina le mois de mai 1968, il revint en Ouganda, travaillant, à Pajule, Patongo e Pabo. En 1976, de Pabo il écrivait aux supérieurs majeurs pour les informer que son nom était dans la liste de ceux qui avaient été refusés per le ministre de l’intérieur. Heureusement sa situation pourra être résolue positivement.
A l’occasion du dixième anniversaire de son ordination, il écrivait aux confrères: “Chaque soir, quand je fais une révision, je dois accepter mes limites, mes manquements, des tâches accomplies seulement en partis et beaucoup de fatigue. Prêtre depuis dix ans! Je suis heureux d’être prêtre, mais je vous assure que quand à 24 ans j’ai fait l’offrande généreuse de ma vie à Dieu j’étais loin de la réalité. Comme il est difficile de vivre pour les autres sans prétentions, sans se replier sur soi, sans se fatiguer… Combien de découvertes aussi pour moi au cours de ces dix ans! La première nuit que j’ai dormi dans la forêt africaine, les termites ont mangé mes sandales et j’avais honte d’être resté pieds nus comme mes gens. Une pierre que le jeune missionnaire avait lancée sans attention contre un tronc sec le fait fuir précipitamment: on ne dérange pas impunément ainsi les abeilles! Les sentiers dans la forêt dessinés par les pieds nus de mes gens, présentent des broderies spéciales: originalité africaine cent pour cent! Allongé dans l’herbe, avec les jambes au-dessous de sa moto, le prêtre se donne ce conseil: “Bepi, va doucement dans les virages… Déjà depuis quelques années je vis dans la forêt et je suis devenu amoureux de la vie sauvage que chaque missionnaire est obligé de vivre. Ma paroisse depuis des années est en train de grandir à toute vitesse pour ce qui est du nombre des chrétiens. Elle est née il y a moins de 20 ans, mais maintenant elle compte plus de 40.000 habitants, dont environ 20.000 sont des catholiques, éparpillés dans un territoire plus étendu que la province de Venise”.
En 1976, après quelques mois à Pesaro (en Italie) comme économe, le P. Giuseppe revint en Ouganda, cette fois à Morulem et à Kaabong, dans le désert du Karamoja, la zone la plus pauvre et la plus arriérée du nord-est de l’Ouganda. A Noël de 1980 il écrivait aux amis et aux bienfaiteurs: “Grâce à vos aides et à celles de quelques organismes internationaux, qui sont en train d’augmenter, ce Noël sera un peu moins malheureux pour nos 380.000 Karimojong. Aussi les conditions de mes 85.000 Dodoz (les Karimojong du nord, qui sont les plus touchés par la famine) se sont beaucoup améliorées. Les morts à cause de la faim, qui dans les jours les plus critiques étaient une centaine par jour, ne sont plus maintenant qu’une dizaine. Ils ont eu le nombre le plus élevé de victimes parce que, en plus d’être resté sans aucune récolte, comme les autres, on leur a volé aussi tout le bétail et c’est du bétail qu’ils ont toujours pris ce qui leur servait pour vivre, étant donné qu’ils sont depuis toujours des pasteurs semi nomades. Le fait qu’ils sont restés, pour la première fois, sans bétail, autour duquel ils ont toujours fait tourner toute leur vie, les a fait réfléchir et les a poussés à penser à quelque chose d’autre. En fait nous avons des chapelles et des catéchuménats débordant de personnes qui demandent le baptême.
En 1984 les supérieurs l’envoyèrent au Kenya où il travailla pendant quinze ans dans les missions de Mogotio, Katilu, Kasikeu, Kerio Valley et puis nouvellement à Mogotio. En 1999, pour des raisons de santé, il fut obligé à “louer” – ce sont ses propres morts – une chambre au Centre des Malades de Vérone. Ici, malgré les longs voyages en moto sur les routes ensoleillées et poussiéreuses de l’Ouganda et du Kenya, les premières années il bougeait sur un fauteuil roulant. Et cela à cause d’un accident – il était tombé d’un arbre – survenu à Kasikeu et duquel il ne se reprit jamais complètement.
Le P. Giuseppe est décédé à Vérone le 29 octobre 2013.