Le P. William (Bill) Jacob Jansen était né à Cincinnati le 17 novembre 1938, premier de trois frères. Il suivit l’école de la paroisse de saint Dominique à Cincinnati et, suite à la visite dans cette école d’un missionnaire combonien, il voulut entrer dans le Séminaire du Sacré Cœur pour les cours supérieurs. Pour le noviciat et les études il alla à Monroe, Michigan, où il fit sa première profession religieuse en 1959; puis il revint à Cincinnati et à San Diego, en Californie. En 1962, après avoir obtenu la maîtrise à l’Université de San Diego, il fut envoyé pour étudier la théologie en Italie, mais en 1965 il dut rentrer en Italie pour des raisons de santé. Il fut ordonné prêtre à Cincinnati le 28 mai 1966.
Après son ordination, le P. William eut la possibilité de suivre des cours de journalisme à l’université des Jésuites de Detroit, et en même temps il était professeur de littérature anglaise pour nos étudiants de Monroe. Mais vite ses capacités de journaliste furent mises en valeur avec la publication de la revue missionnaire combonienne qui s’appelait alors “Frontier Call”, et qui ensuite changea de nom en s’appelant “Verona Fathers Mission”; entretemps la revue augmentait dans sa popularité.
Les manières calmes et l’esprit d’accueil du P. William, son zèle missionnaire et son sens de l’humour ont facilité les relations avec un grand nombre de catholiques de la place, surtout ceux d’origine allemande et irlandaise, qui connurent ainsi les missions et notre Institut. Les bureaux de la province, à ce moment-là, se trouvait dans une zone de la ville plutôt délabré, où les Comboniens étaient chargés de l’apostolat parmi les migrants appalachiens, originaires des états du Sud; c’était un ministère difficile, aussi à cause de l’attitude historiquement hostile envers l’Eglise catholique de la part de ce groupe.
Finalement, en 1973, le P. William put réaliser son désir de travailler dans la mission et fut affecté au Brésil Nordeste, connu comme le ‘bassin de la poussière’ de la nation. A Mantenópolis, Maranhão, sa présence, avec le soutien des amis des Etats Unis, fut décisive dans la construction et la mise en fonction de l’hôpital. Il fut ensuite envoyé en Rondonia, dans une région avec un faible développement, avec de nombreuses communautés de nouveaux colons, beaucoup desquels étaient des ‘vieilles connaissances’ du Nordeste, qui fuyaient la grande pauvreté et qui cherchaient de reconstruire leur vie dans le bassin de l’Amazonie. Le P. William réussit à créer et soutenir les petites communautés de la région.
En 1978 il revint dans la province de la NAP, d’abord à Cincinnati, comme directeur des publications comboniennes, ensuite comme curé de la paroisse de la Sainte Croix dans le South Side de Los Angeles. Là aussi il utilisa bien ses capacités d’organisateur en soutenant les différentes fondations pour aider la population hispanique immigrée dans la région.
En 1991 nous trouvons le P. William au Guatemala, engagé dans un ministère pastoral dans la réalité sociale de Mixco, une ville satellite de la capitale du Pays. Malgré le climat de violence et les préjugées, le P. William arriva à coordonner cinq différentes communautés et à les transformer dans une paroisse vivante. Un fruit de ce travail fut la Clinique Comboni, active encore aujourd’hui, grâce à l’engagement de Sr. Sarah Mulligan, SC, de Cincinnati, que le P. William avait “découvert” tout de suite après son arrivée au Guatemala.
De retour à Cincinnati en 1998, après une courte période sabbatique, le P. William se jeta dans le difficile ministère hispanique de l’archidiocèse, introduit par la communauté franciscaine de la place. Comme directeur du ministère hispanique au niveau de l’archidiocèse, grâce aussi à son expérience missionnaire à Los Angeles, au Brésil et au Guatemala, le P. William mit en œuvre ses capacités extraordinaires d’organisation, en planifiant les structures pastorales et sociales de l’église de San Carlos. Avec force et sagesse, il utilisa les ressources locales et affermit les rapports avec la Chambre de Commerce Hispanique. Soit dans le domaine pastoral soit dans le domaine social, le P. William a toujours montré une grande capacité de découvrir les talents et les compétences des personnes et de leur donner l’espace pour qu’elles les utilisent pour le bien de tous.
Il y a une vingtaine d’années environ, le P. William visita le Mexique et il rentra à Cincinnati avec deux Laïcs Missionnaires Comboniens mexicains. Ensemble, à partir de rien, ils firent naître une des plus grandes communautés pastorales hispaniques de l’archidiocèse. Dina Bello, une d’entre eux, travaille encore pour la curie, directrice de la catéchèse pour le ministère hispanique.
La présence sociale voulue par le P. William, appelée “Su Casa”, s’est beaucoup développée au cours des années et maintenant elle fait partie de la structure de l’archidiocèse. Grâce à la réalisation de cet instrument pour “atteindre les périphérie”, en 2010 le P. William a reçu le prix prestigieux “Cesar Chávez”.
Le P. William a eu des problèmes de santé dès son jeune âge, mais il n’a jamais permis que cela ait le dessus sur lui. Mais au cours des années, sa santé alla empirant, surtout après une intervention chirurgicale à cœur ouvert. Il est décédé sereinement le 7 mars 2016. La messe d’enterrement, célébrée en anglais et en espagnol à San Carlos le soir du 10 mars, a été un moment pour le remercier pour sa vie donnée aux service des personnes dans le besoin, des pauvres et des immigrés.
(P. Joseph Bragotti, mccj).