Giuseppe Udeschini était né à Leno, province de Brescia, le 17 juillet 1938. Entré chez les Comboniens, il fréquenta le cours de menuiserie à Thiene. Il fit la première année de noviciat à Pordenone et la deuxième à Sunningdale, en Angleterre, où il apprit l’anglais.
Après les premiers vœux (1958), il s’engagea dans l’animation missionnaire et ensuite, pendant une année il travailla dans les constructions dans les maisons de Vérone et de Valdiporro.
En 1961 il fut destiné à l’Ouganda, où il travailla pendant plus de 50 ans dans plusieurs missions du West Nile, comme responsable de la maison et des constructions.
Au cours de premières années, sa vie missionnaire se passa plutôt tranquille: il y avait une grande ferveur et urgence de construire des églises et des chapelles, et des habitations pour les missionnaires, parce que les personnes venaient nombreuses à la mission. Puis tout changea à l’époque de Idi Amin Dada (1971), avec les guerres pour le chasser et avec les luttes de succession de plusieurs commandants, qui firent beaucoup de victimes et provoquèrent la fuite de tant de personnes. Aussi les gens du West Nile durent fuir, beaucoup allèrent au Congo et les missionnaires les suivirent pour essayer de les assister. Seulement la mission de Ombaci resta ouverte. Au retour du Congo ils trouvèrent des destructions partout. Pour le Fr. Udeschini ce fut le moment de la reconstruction: avec le Fr. Gianni Bonafini et le Fr. Ciriaco Gusmeroli et avec son groupe d’ouvriers, il fit un travail extraordinaire, en leur apprenant à être non seulement des maçons capables, mais aussi de bons chrétiens, à travers son intérêt pour eux et pour leur famille.
Le P. Torquato Paolucci raconte: «Nous l’avons toujours appelé Bepi; quelqu’un ajoutait ‘bossa’ (bouteille, en patois de Venise), car il a été un grand cultivateur de la vigne; il cherchait partout des bouteilles où mettre son vin. Il avait porté de l’Italie des cépages, il les avait plantés et soignés. Il avait suivi avec soin ces vignes, qui procuraient du vin non seulement pour la Messe mais aussi ‘pour les Vêpres’, disait-il. Pendant son congé en Italie il avait voulu apprendre à faire le vin et à le conserver; il avait aussi appris des méthodes pour combattre les parasites. Le plus beau cadeau qu’il pouvait faire à un ami était une bouteille de son vin, et il faisait cela à plusieurs personnes, à commencer par l’évêque, les amis prêtres et les catéchistes. Ainsi Bepi faisait devenir nos rencontres plus belles et plus joyeuses. Il a été surtout un grand constructeur: d’églises, d’écoles, d’hôpitaux, de puits. Celui qui va dans le West Nile reste encore surpris par la beauté des églises et des maisons qu’il a construites. Le centre de spiritualité de Lodonga et le Centre Catéchétique sont le fruit de son travail.
Il est arrivé très jeune de l’Italie et il est resté pratiquement toujours en Ouganda, et presque toujours dans le West Nile (Arua). Il a passé 52 ans dans la mission!
Il a appris en Ouganda à être constructeur, en regardant comme travaillaient les premiers Frères Comboniens et quelques pères. Partout où on l’appelait, Bepi était prêt à aller: Ombaci, Ediofe, Arua ville, Adumi, Olovo, Maracha, Koboko, Lodonga, Moyo et tant d’autres places. Il a fait aussi un passage au Malawi, mais son cœur était dans le West Nile et dès qu’il put revenir il le fit très volontiers.
L’Eglise de Arua a une grande dette de gratitude envers lui pour sa capacité et pour son dévouement, et pour les structures bâties. Il avait son pick-up, que la province de l’Ouganda lui avait donné, son équipe d’ouvriers qu’il portait avec lui partout. Ces ouvriers enseignaient leur métier à tant d’autres. Il avait un rapport très beau avec leurs familles, il allait volontiers les visiter et souvent il rester manger avec eux, en portant toujours quelques petits cadeaux pour les enfants et leurs femmes.
Combien sont les enfants de ces ouvriers qui ont pu étudier grâce à l’aide du Fr. Bepi. De ses travaux naissaient ensuite d’autres maçons, des mécaniciens et des menuisiers. Il a ainsi contribué énormément au développement social et économique de la région. Je crois que Comboni voulait des Frères de ce type, capables de faire des choses grandes et belles avec peu de moyens et en engageant dans les travaux le plus de personnes possible. Le Fr. Bepi avait un penchant pour l’hôpital de Maracha, où beaucoup de malades venaient se faire soigner. Il était ami des médecins et des infirmiers, mais aussi des malades qu’il visitait volontiers, en donnant à tous une parole de consolation. Il était toujours bien accueilli.
Chez Bepi j’ai admiré l’amour et le dévouement pour la mission et son attention aux familles de ses ouvriers. Beaucoup l’ont aimé et se rappellent encore de lui. A la nouvelle de sa mort, j’ai reçu beaucoup d’appels de l’Ouganda de la part de personnes que Bepi avait aidées et qui ont organisé pour lui plusieurs moments de prière et des célébrations liturgiques».